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Emplois fictifs au sein du Rassemblement National (RN)

  • Photo du rédacteur: Eva Romano
    Eva Romano
  • 10 nov. 2024
  • 2 min de lecture




Le 14 octobre 2024, Marine Le Pen et 24 autres membres du Rassemblement national (RN) ont été convoqués devant le tribunal correctionnel de Paris pour répondre à des soupçons d'emplois fictifs au Parlement européen, une affaire qui remonte à une période s'étendant de 2004 à 2016. L'ancienne présidente du RN et d'autres élus européens sont accusés d'avoir détourné des fonds publics, en allouant les budgets destinés aux assistants parlementaires pour financer le fonctionnement du parti.


En 2015, les soupçons apparaissent après la publication d’un organigramme du RN, ou plusieurs assistants parlementaires sont listés dans des rôles de gestion au sein du parti. Cette situation attire l’attention de Martin Schulz, alors président du Parlement européen, qui signale des anomalies. L’enquête montre que certains assistants censés travailler pour les eurodéputés RN étaient en réalité mobilisés pour des tâches internes au parti, parfois sans même être connus des assistants travaillant réellement à Bruxelles.


Témoignages et preuves


L’affaire s’appuie sur des témoignages, notamment ceux de Nicolas Franchinard (ancien assistant parlementaire auprès de trois anciens élus du RN) et de Sophie Montel (députée européenne du RN de 2014 à 2019), qui rapportent qu’une consigne a été donnée en 2014 aux députés RN : chacun devait recruter un assistant pour ses besoins propres, mais les autres postes devaient être dédiés aux services du parti. Des documents, courriels et comptes rendus de réunions soutiennent les accusations, certains indiquant même que la direction du RN était consciente de l’illégalité de ces pratiques. L’ancien trésorier du parti, de Saint-Just, évoque dans un message interne la nécessité de faire des économies en utilisant les ressources du Parlement européen.


Défense et documents controversés


Pour sa défense, le RN a présenté des documents censés prouver l’effectivité des emplois des assistants. Jordan Bardella, actuel président du parti, est accusé d’avoir contribué à produire de fausses preuves, comme des agendas et des revues de presse antidatées. D’autres élus, dont Nicolas Bay, ont fourni des justificatifs dont certaines incohérences (notamment des dates et contenus postérieurs à la période concernée) soulèvent des doutes. Marine Le Pen risque jusqu’à dix ans de prison, une amende pouvant atteindre un million d’euros, et une inéligibilité de dix ans, ce qui la priverait de la possibilité de se présenter à l’élection présidentielle en 2027. Bien que le RN clame son innocence et se dit confiant quant à l’issue du procès, l’issue de cette affaire représente une menace sérieuse pour le parti et ses dirigeants.


T. PETIT (Téa Petit)


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